Qu’un Président de chambre refuse de renvoyer à une audience ultérieure l’examen du dossier d’un prévenu frappé par la Covid 19 alors même que tous les avocats parties aux procès mais également le représentant du Ministère Public s’associent à la demande de l’avocat de l’intéressé, c’est au mieux étrange, au pire déraisonnable. Mais après tout, le magistrat n’est-il pas maître du rôle de son audience ? Mais qu’au motif que l’avocat manifeste une légitime émotion face à une telle décision, il s’avise d’ordonner aux forces de l’ordre de l’expulser manu militari, c’est proprement inacceptable.
C’est pourtant ce qui est advenu le 11 mars dernier à la chambre correctionnelle du Tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence, suscitant l’inquiétude extrême de tous les avocats de France.
Que dire en effet d’une telle atteinte aux droits de la Défense, d’un tel mépris pour le droit de chacun de nos concitoyens à un procès équitable, d’un tel manquement à la déontologie du Magistrat ?
L’heure, nous dit-on, est à restaurer, mieux même à consolider les relations avocats-magistrats qui, il est vrai, se sont distendues pour des raisons diverses, certaines étrangères à la volonté des intéressés, d’autres tenant au sentiment de chacun qu’il appartient à « une » profession, ce qui le conduit à un certain corporatisme d’où naissent les antagonismes.
De cela, la Justice ne peut que souffrir, Elle qui a pour finalité la paix sociale !
Les avocats l’ont compris qui aspirent à ce que, par-delà leurs différences, magistrats et avocats, renonçant à leur « drôle de guerre », songent à se mieux connaître pour mieux partager et contribuer ensemble, sans compromission et dans le respect de la mission de chacun, à une justice plus efficace, mieux comprise et partant plus humaine. Perspective ou utopie ?
Mesdames et messieurs les magistrats, vous qui êtes habités par des valeurs communes à celles des avocats, consacrées par un guide des bonnes pratiques, vous qui affirmez (souvent) que « les droits de la Défense sont fondamentaux pour assurer une indispensable équité à l’œuvre de Justice », votre silence face au terrible évènement du 11 mars dernier résonne terriblement ! On eut tant aimé vous entendre…
La fin des antagonismes : perspective ou utopie ?
Emboitant le pas à son prédécesseur Pierre BERLIOZ, le nouveau directeur de l’EFB, Monsieur Gilles ACCOMANDO, entend, comme lui, rendre à l’EFB le statut qu’elle n’aurait jamais du perdre, celui d’une école de formation professionnelle de tous les barreaux du ressort ! Son ambition est de retisser avec eux des liens émoussés depuis trop longtemps, de recueillir leurs besoins, notamment en matière de formation continue, et d’y répondre.
C’est ce qu’il a exprimé le 9 février dernier en venant à la rencontre de notre Bâtonnier, première étape du périple qu’il a résolu d’entreprendre et qui le conduira auprès de tous les bâtonniers du ressort. Mais il ne s’est pas contenté de mots ; il a décliné ses premiers projets :
C’est ainsi qu’il a mis à la disposition de tous le programme des formations de l’EFB (il est d’ores et déjà accessible via le site de l’Ordre*). C’est ainsi encore qu’il propose que des formations « dédiées » soient élaborées par l’école à la demande des barreaux pour mieux répondre aux attentes de leurs membres. Certaines de ces formations seront « externalisées », autrement dit elles se dérouleront en présentiel au sein même des barreaux (certes, il nous faudra pour en bénéficier attendre des jours plus heureux). Les « journées des barreaux », initiées en 2020 et qui ont connu un réel succès, seront reconduites et amplifiées au printemps prochain. Rappelons que durant ces « journées », ce sont les barreaux qui élaborent et animent les formations proposées à tous les confrères du ressort…
La formation initiale ne sera pas en reste. Etonné et un peu marri d’avoir constaté que trop peu d’élèves-avocats étaient en stage (stage cabinet ou stage PPI) dans les départements du ressort, notre illustre visiteur invite les barreaux à adresser à l’école leurs propositions de stage et leurs offres de collaboration. Il entend par ailleurs qu’ils se fassent mieux connaître et propose qu’à l’instar des autres écoles d’avocats de la métropole, l’EFB leur permette de se présenter à l’occasion par exemple de la rentrée.
On conviendra qu’il y a là de quoi réjouir l’âme et le cœur. Puisse la « ( re)-conquête » entreprise par Gilles ACCOMANDO connaître un plein succès !
(*) EFB : https://www.efb.fr/EC_formation_continue.html
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