Des délais de près d'un an pour statuer sur une pension alimentaire ou un droit de visite, de huit mois pour une première audience de divorce... Inacceptable au regard des situations parfois paroxystiques vécues par les familles. Ce mardi, les professionnels de justice ont donné de la voix pour dénoncer la misère des moyens qui explique ces délais colossaux, à l'appel des barreaux d'Île-de-France. Reportage au tribunal de Créteil.
Un petit stand trône à l'entrée du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Créteil ce matin. Armés de pancartes, les avocats des affaires familiales du barreau de Créteil réclament "Justice pour les familles". Dans quelle affaire ? Toutes. Au coeur des revendications, le manque de moyens de la justice des affaires familiales qui engendre une trop longue attente pour les justiciables. Dans le Val-de-Marne, il faut attendre environ six mois pour obtenir une audience fixant les premières mesures provisoires après un divorce, comme l'attribution du domicile conjugal ou la fixation de la pension alimentaire. Pour une décision définitive concernant la pension alimentaire ou le droit de visite d'un enfant, il faut compter entre onze et douze mois, soit les délais les plus longs d'Île-de-France, selon la Conférence régionale des barreaux. "Si vous vouliez obtenir une première audience de divorce aujourd'hui, on vous donnerait rendez-vous dans huit mois, en mars !", dénonce Isabelle Kistner, secrétaire du conseil de l'ordre des avocats du Val-de-Marne.