Il y a un peu plus de quatre années, il nous venait du tribunal judiciaire d’AIX-EN-PROVENCE et voilà qu’il nous quitte aujourd’hui, nommé conseiller à la Cour de cassation pour exercer les fonctions de Premier Président de la Cour d’appel de NÎMES. C’est décidément le lot de CRETEIL de voir successivement partir ses chefs de juridiction les plus remarquables.
Car que dire du Président Eric BIENKO VEL BIENEK que d’autres n’auraient pas dit ce jeudi 27 juin sur la terrasse du palais, magistrats, greffiers, personnels administratifs, représentants de la police et de la pénitentiaire, avocats, bâtonniers et tant d’autres, venus en nombre pour lui rendre hommage ?
Que c’est un « fou » de Droit ; cela Monsieur Jacques BOULARD, Premier Président de la Cour d’appel de Paris, nous l’a rappelé à l’envi.
Que la dyarchie, cette direction à deux d’une juridiction qui aux dires de beaucoup est un obstacle, est pour lui la source d’un enrichissement salutaire ; Monsieur le Procureur Stéphane HARDOUIN qui en est convaincu a loué leur travail en commun, mieux leur complicité qui a permis de faire avancer la juridiction vers demain (dématérialisation des procédures, réflexions sur la vision conférence, valorisation des alternatives aux poursuites et à l’incarcération…).
Qu’il ajoute à la compétence (c’est bien), l’écoute, l’ouverture d’esprit et la bienveillance (c’est encore mieux), et tout cela avec humilité ; c’est à Madame le Bâtonnier Yolaine BANCAREL qu’il revint de l’exprimer.
On ajoutera à cela sa faculté de résilience. Car enfin, ces quatre années n’eurent rien d’un « long fleuve tranquille » : une installation tumultueuse puisqu’intervenue lors d’une grève généralisée des avocats, une pandémie aux conséquences humaines terribles, la découverte d’une importante présence d’amiante condamnant l’accès à une grande partie des locaux du tribunal, un manque criant d’effectifs…
Et que croyez-vous qu’il advint ? Avec courage, avec détermination, sans regimber jamais, le Président BIENKO VEL BIENEK fit face et son œuvre à CRETEIL que l’on peut qualifier d’exemplaire, demeurera longtemps dans les esprits.
Monsieur le Président, désormais Premier, le barreau du Val-de-Marne qui vous regrette déjà vous doit gratitude. Il vous l’exprime ici avec chaleur et vous souhaite tous les succès que vous méritez à la tête de la belle Cour d’appel de NÎMES.
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Ils sont douze détenus, douze à s’être portés volontaires pour participer au « défilé d’éloquence », projet initié par le CDAD du Val-de-Marne, soutenu par la Fondation de France et porté par le SPIP (Service de Pénitentiaire d’Insertion et de Probation), l’association JUSTICE ET VILLE, les enseignants de la maison d’arrêt de FRESNES et le barreau représenté par Madame le Bâtonnier Yolaine BANCAREL et nos confrères François-Xavier LUCAS et Jérôme GOUTILLE, tous deux membres du conseil de l’Ordre, douze à avoir travaillé seuls ou en groupe au sein d’ateliers d’écriture sur le thème qu’ils ont collectivement choisi : la discrimination.
Et ce 21 juin dans la chapelle de la maison d’arrêt de FRESNES, les voilà qui nous restituent leur ouvrage pour ce « défilé d’éloquence », heureux et fiers de se sentir écoutés.
Que dire de leur prestation sinon qu’elle fut pour le public un moment fort et rare, un véritable choc émotionnel. Tous nous ont livré un peu d’eux-mêmes, ils nous ont rappelé qu’ils étaient nos frères en humanité et ont pour un instant « franchi les murs à coups de mots ».
De cela il nous faut les remercier comme il nous faut remercier tous ceux qui ont œuvré au succès de cet évènement. Mais on ne saurait clore ces quelques lignes sans saluer Monsieur Jimmy DELLISTE, Directeur du centre pénitentiaire de FRESNES, qui sait que si elle doit veiller à la sécurité, la prison doit œuvrer à la réinsertion. « La prison est une parenthèse dans la vie d’un homme » disait-il quelques mois après sa prise de fonction. « Quand le détenu a le déclic pour passer à autre chose, nous devons répondre présent… ». Des paroles en actes !