Parce que nous oublions trop souvent que, rêveur impénitent, idéaliste pénétré de pensées parfois incongrues, libéré des règles qui nous oppressent, « le poète a toujours raison », l’Ordre nous propose, au lendemain de la 25ème édition du « PRINTEMPS DES POETES » d’aller à la rencontre de quelques-uns d’entre eux qui, riches des mots pour le dire, nous aident à comprendre le monde et ouvrent notre regard pour l’éclairer.
LA FONTAINE, ELUARD, VIAN, GENET, ARAGON, PREVERT, tous ceux-là, par de-là les années, contestent, critiquent, s’insurgent contre l’injustice et tous nous renvoient à notre humanité. Ils nous apprennent à déplacer les nuages pour laisser paraître le soleil…
Utopie, direz-vous. Certes, mais qu’y a-t-il de plus réjouissant que l’utopie ?
Il en est bien sûr bien beaucoup d’autres alors, puisse l’exposition mise en place pour quelques temps dans les locaux de l’Ordre vous convaincre d’aller parfois retrouver ceux-là aussi pour tenter de faire jaillir en vous la beauté du quotidien !
A l‘heure où le Conseil Conjoint de Déontologie de la Relation Magistrats-Avocats s’efforce de restaurer le dialogue magistrats-avocats et de rétablir la confiance au point d’y consacrer une journée nationale, elle aura fait très fort, Madame Isabelle COUDERC, vice-Présidente chargée de l’instruction au tribunal judiciaire de MARSEILLE et coordinatrice du pôle criminalité organisée. Qu’on en juge…
Auditionnée le 5 mars dernier par la commission d’enquête sénatoriale sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier, Madame COUDERC n’a pas hésité à fustiger les avocats. Elle a dénoncé « la remise en cause permanente et dilatoire par une certaine défense qui n’est pas constructive des actes accomplis », ajoutant que « les délinquants paient très cher une défense qui ne va pas se battre sur le fond du dossier, et pour cause, il est souvent accablant, mais sur la procédure, avec en ligne de mire la détention, en multipliant des remises en cause systématiques de certains actes d’enquête ou bien en utilisant carrément des stratagèmes pour au final obtenir des remises en liberté de délinquants » (sic).
Non, Madame la vice-Présidente, les avocats ne sont pas les complices des trafiquants ! Non, ils ne contribuent pas à la prospérité du narcotrafic ! Ils se contentent, et c’est leur honneur, d’exercer pleinement leur ministère en s’assurant de la régularité des procédures pénales dans lesquelles ils interviennent et il est navrant qu’une telle diatribe puisse émaner d’un magistrat du siège, par essence garant du respect des libertés et droits fondamentaux et que protègent les règles de procédure. L’auriez-vous oublié ?
La Profession toute entière entend vous le rappeler, comme vient de le faire le bureau de la Conférence des Bâtonniers de Métropole et d’Outre-mer (*).
(*) Voir le communiqué de la Conférence.