Ce fut une bien triste veille de week-end que celle-là puisque le Bâtonnier nous apprit successivement la disparition brutale de deux personnalités amies : celle de Maître Serge TACNET, membre du barreau depuis 1982, et celle de Monsieur Benoît DESCOUBES, 1er vice-Président du tribunal judiciaire de PARIS.
Maître TACNET était plus qu’un confrère, c’était un « frère ». C’est qu’il était de ceux qui avaient osé franchir le périphérique pour rejoindre un barreau encore tout jeune. Il en avait fait sa famille et a ainsi contribué, pendant plus de quatre décennies, à ce qu’il devienne un « grand barreau ».
Tous ceux d’entre nous qui ont eu le bonheur de l’approcher se souviendront de celui qui, un peu taisant, avec élégance et civilité, celle-ci teintée parfois d’un rien d’ironie mais sans vanité jamais, régnait en Prince aux audiences des saisies immobilières.
Le barreau n’oubliera pas davantage Monsieur Benoît DESCOUBES, emporté brusquement lui aussi en cette veille de week-end. Nommé à PARIS en septembre 2022 après une passage à BOBIGNY le barreau se souvient avec nostalgie de son œuvre à CRETEIL en qualité de juge des enfants, puis de Président de la CIVI. Il se souvient aussi des regrets qu’avait causé son départ vers une autre juridiction et de la joie qu’avait suscité son retour, trop bref à ses yeux.
Si la magistrature perd l’un de ses meilleurs magistrats, le barreau pleure celui qu’il respectait infiniment certes pour sa compétence absolue mais aussi pour son honnêteté, son écoute, sa bienveillance et son humanité.
Aux familles de ces deux êtres d’exception, à leurs proches et à tous ceux que leur perte bouleverse, le barreau tient à exprimer ici ses condoléances émues.
Parce que nous oublions trop souvent que, rêveur impénitent, idéaliste pénétré de pensées parfois incongrues, libéré des règles qui nous oppressent, « le poète a toujours raison », l’Ordre nous propose, au lendemain de la 25ème édition du « PRINTEMPS DES POETES » d’aller à la rencontre de quelques-uns d’entre eux qui, riches des mots pour le dire, nous aident à comprendre le monde et ouvrent notre regard pour l’éclairer.
LA FONTAINE, ELUARD, VIAN, GENET, ARAGON, PREVERT, tous ceux-là, par de-là les années, contestent, critiquent, s’insurgent contre l’injustice et tous nous renvoient à notre humanité. Ils nous apprennent à déplacer les nuages pour laisser paraître le soleil…
Utopie, direz-vous. Certes, mais qu’y a-t-il de plus réjouissant que l’utopie ?
Il en est bien sûr bien beaucoup d’autres alors, puisse l’exposition mise en place pour quelques temps dans les locaux de l’Ordre vous convaincre d’aller parfois retrouver ceux-là aussi pour tenter de faire jaillir en vous la beauté du quotidien !