Simplifier l’accès à la Justice et accélérer le traitement judiciaire », c’est l’objectif affiché par l’Etat des réformes successives des procédures.
Affiché seulement car le constat est affligeant : plus d’une année pour obtenir une décision fixant la pension alimentaire, le droit de visite pour un enfant ou plus généralement des mesures provisoires essentielles à l’intérêt des familles, impossibilité d’obtenir une date en urgence pour modifier une pension en cas de perte d’emploi ou pour examiner la résidence d’un enfant en cas de déménagement, deux années voire trois après que les parties se soient mises en état avant que la cour rende son arrêt…
C’est tenir pour rien l’article 6-1 de Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme qui veut que « toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable par un tribunal indépendant et impartial ».
Ce constat de faillite a suscité la juste colère de la Conférence des bâtonniers d’Ile-de-France et du barreau de Paris qui dans une tribune du 7 juillet dernier dénoncent l’abandon de la justice familiale et exigent que des solutions effectives soient immédiatement apportées.
« Prenez garde à la colère d’un homme patient » disait le poète et dramaturge anglais John DRYDEN. Mesdames et Messieurs les gouvernants, vos mots ne suffiront plus; la patience des professionnels du Droit est gravement émoussée…
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« Tout individu qui reconnait un enfant comme le sien s’engage à assurer le lien de parentalité quelques soient les aléas du couple et à assurer ce même lien chez l’autre parent » (*). Voilà ce qu’est la coparentalité.
Elle doit s’exercer au quotidien dans tous les domaines de la vie de l’enfant, nous dit-on pertinemment. Certes, mais la mise en œuvre apaisée de son exercice se heurte trop souvent à des difficultés. La responsabilité parentale est mise à l’épreuve par la séparation or il importe de « faire du couple séparé des parents associés » !
Le 30 juin dernier, réunis dans les locaux de l’Ordre, salle Serge LEQUIN, à l’initiative de notre confrère Tyfen LE GUENEDAL assistée de Madame le bâtonnier Annie KOSKAS et de notre confrère Isabelle KISTNER, secrétaire du conseil de l’Ordre, associations familiales, magistrats et avocats ont permis aux membres du barreau de mieux appréhender la coparentalité en cas de séparation et leur ont fait connaître les outils mis à la disposition des familles pour les aider à promouvoir l’exercice effectif de l’autorité parentale en cas de séparation de la médiation familiale à la mesure d’accompagnement protégé, des espaces rencontres aux appartements droit de visite.
Un chaleureux merci à tous les intervenants, représentants de CITHEA, d’ESPACE FAMILLE, de l’APCE 94, de la Fondation OLGA SPITZER et de l’UDAF. Merci aussi à nos juges, Mesdames LEONARDI et MORTON-DERENNE. Ils nous ont ouvert le champs des possibles !
(*) Irène THERY, sociologue. « Couples, filiations et parentalité », éditions Odile JACOB.
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