Ils étaient nombreux ce 9 juin dans la salle des assises du tribunal judiciaire aimablement mise à la disposition du barreau par les chefs de notre juridictions eux aussi présents: le Président de la Conférence des bâtonniers, les bâtonniers de la Conférence des « Cent » qui réunit les vingt-deux plus grands barreaux hors Paris, ceux de la Conférence des barreaux d’Ile de France, le Président de notre tribunal de commerce, et avec eux nombre de magistrats et de représentants du monde civil, tous manifestant ainsi l’intérêt qu’ils portent à notre barreau.
Une rentrée solennelle, c’est pour un bâtonnier l’occasion de céder à la tentation de délivrer a l’adresse de ses confrères, de la Profession, du monde juridique et judiciaire et de la société quelques messages sentis. Le Bâtonnier BILLAUX n’y a pas manqué qui, après avoir brossé le bilan d’un mandat qui s’achève, a pertinemment évoqué le projet de loi d’orientation et de programmation 2023-2027 du Ministère de la Justice déposé au Sénat dont on nous dit qu’il renforcerait les droits de la défense alors même qu’en son article 3 il permet au juge d’autoriser les enquêteurs à activer à distance un téléphone portable pour géolocaliser et procéder à des écoutes de personnes dans certaines enquêtes, une telle disposition ouvrant une brèche terrible dans la sauvegarde du secret professionnel de l’avocat.
Ce fut aussi l’occasion de goûter au talent oratoire de notre consoeur Anagi KODITUWAKKU, première secrétaire de la Conférence du jeune barreau, qui nous conta « les épines de la robe noire » portée par ses jeunes sœurs et à qui fut remis non sans émotion par le Bâtonnier le prix « Agnès LIVAREK », hommage à l’une de nos consoeurs chargée de lumière et trop tôt disparue.
Mais, disons-le, s’il en est une qui a ravi les âmes et les cœurs, ce fut l’invitée d’honneur: Madame Marie DOSE. Avocate lanceuse d’alerte, elle a évoqué pour nous avec une modestie et une simplicité rares ses combats, des combats heureux en dépit des embûches et dont elle nous a donné ou redonné le goût. C’est une avocate ou plus simplement une femme terriblement inspirante qu’il nous a été donné d’entendre. Un cadeau en somme !
Vous y étiez et souhaitez en ranimer le souvenir ? Vous n’y étiez pas et en avez du regret ?
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C’est à quoi nous invite notre confrère Laura TEMIN, avocat au barreau du Val-de-Marne et Secrétaire de la Conférence du jeune barreau, initiatrice d’une conférence-débat qui se déroulera le mardi 20 juin prochain de 18 heures à 20 heures dans la salle G du palais de justice de CRETEIL.
Mais qu’est-ce au juste que la justice restaurative ? Un espace de parole visant à réparer le lien entre auteurs, victimes et société lorsqu’il a été rompu par un trouble, une infraction, et à restaurer sur le plan émotionnel et affectif les personnes concernées.
Notre droit pénal est certes celui qui punit les infractions en imposant une sanction, une peine; mais la sanction pénale ne vise pas le seul châtiment; Elle a aussi pour objectif de favoriser l’amendement, l’insertion ou la réinsertion de l’auteur et cela passe immanquablement par la réparation du lien entre l’auteur et la victime, entre l’auteur et la société.
La justice restaurative y contribue. Elle n’est pas nouvelle mais elle n’a été introduite dans notre droit positif que par la loi du 15 août 2014. « Drôle d’idée » a-t-on dit de Madame Christiane TAUBIRA. Et pourtant « la justice n’est utile socialement que si elle répare » (*).
Tout cela, vous le saviez bien sûr. Et si d’aventure vous l’ignoriez le film, magistral et bouleversant, réalisé par Jeanne HERRY, « Je verrai toujours vos visages », aura décillé vos yeux. Le parquet de CRETEIL lui n’a pas attendu qui vient de signer avec la PJJ94 une convention définissant les moyens propres à mettre en œuvre la justice restaurative dans le Val-de-Marne.
Confrères et amis, conscients qu’avec d’autres il nous appartient aussi d’aider à « réparer le lien social », le temps est venu de nous emparer de la justice restaurative.
Comment ? En commençant par nous retrouver nombreux le 20 juin prochain pour participer à la conférence-débat que nous propose notre confrère et qu’elle animera. Le plateau sera de choix puisqu’interviendront tour à tour les chefs de notre juridiction, Monsieur le Président Eric BIENKO VEL BIENEK et Monsieur le Procureur Stéphane HARDOUIN, Monsieur Ugo PICARD, membre de l’APCARS et coordinateur du service régional de la justice restaurative (SRJR), Madame Caroline LAPENE, directrice de la PJJ94 et… Jeanne HERRY réalisatrice du film cité plus haut.
C’est une belle opportunité qui nous est offerte ; ne la ratons pas !
(*) Marion WAGNER, chargée d’études au ministère de la justice, direction de l’administration pénitentiaire.
Retrouver le programme de la conférence et les modalités d’inscription sur la page FORMATION du site.