Mobiliser autour des valeurs du barreau
Après deux années de bâtonnat, Véronique Dagonet va transmettre le bâton à Christophe Boré au 1er janvier 2014. L'occasion pour eux de faire le point sur les deux dernières années et de pointer quelques objectifs pour les années à venir. Entretien
Quel est le bilan de vos deux années de mandat ?
Véronique Dagonet : Le premier constat que je ferais est que l'on peut encore faire des choses au sein d'un barreau. Je vais vous donner un exemple majeur de mon bâtonnat. Nous voulions créer des audiences foraines pour les personnes hospitalisées sous contrainte dans le département. La juridiction cristolienne ne voulait pas pour différentes raisons, mais finalement nous avons réussi en trouvant les bons arguments et en nous mobilisant avec opiniâtreté. Le second constat serait que ce n'est pas seulement aux avocats de suivre leur bâtonnier mais au bâtonnier de savoir prendre la température de son barreau et de créer un élan pour faire avancer les choses. On ne peut forcer les avocats à s'intéresser à des problématiques mais on peut fédérer les confrères sur de nombreux dossiers si l'on sait prendre en compte leurs besoins et leurs attentes.
A titre plus personnel, occuper la fonction de bâtonnier c'est vraiment une ouverture plus large sur son milieu professionnel et ses différents aspects. C'est un véritable enrichissement que ce soit en termes d'échanges intellectuels que de rencontres de diverses personnalités intéressantes et attachantes.
Une partie de votre mandat a été axé sur la communication interne et externe, pourquoi ce choix ?
V.D. : C'était pour moi un élément essentiel. Il fallait démontrer que l'Ordre n'est pas qu'une instance de contrôle mais peut être également une instance d'accompagnement, de facilitation pour les Avocats. Nous devons être présents au quotidien pour aider les avocats. C'est pourquoi j'ai voulu mettre en place de nouveaux cycles de formation comme les « Indispensables ». Des formations à l'occasion desquelles nous avons invité de nombreux intervenants extérieurs tels que la sureté territoriale du Val-de-Marne par exemple. Nous avons voulu ainsi nous ouvrir sur l'ensemble des acteurs du Val-de-Marne.
Christophe Boré : Les avocats sont moins présents au tribunal qu'auparavant, les liens se sont parfois distendus, c'est pourquoi il est important de montrer chaque jour aux confrères que l'Ordre crée des outils à leurs services, quels que soient leur exercice ou leur domaine d'activité. Les sessions de formation ou les journées thématiques sont autant de moyens de se réunir autour de l'Ordre.
V.D. : Cette volonté de s'ouvrir aux autres, nous l'avons démontré jusqu'au bout. Dernièrement, nous avons accueilli Alain Marcillac lors d'un conseil de l'Ordre. Vice-président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, il est venu échanger avec nous et apporter son témoignage sur l'organisation de son ordre. Des débats durant lesquels Jean-Luc Forget, Président de la Conférence des bâtonniers, a aussi pris la parole. Ce sont des échanges enrichissants pour nous et pour la profession.
Comment avez-vous vécu les six mois de votre Dauphinat ?
C.B. : C'est une période très utile pour prendre la mesure de la fonction. Accompagner le bâtonnier dans certaines de ses missions, notamment de représentation, m'a permis de nouer des contacts et de rencontrer ceux qui seront des interlocuteurs. Je connaissais déjà certains de ces aspects grâce à mon parcours ordinal mais ces six mois ont été riches. Je suis ravi de travailler avec un Conseil de l'Ordre que je sais dynamique et enthousiaste à l'idée d'être aux côtés des confrères du barreau.
V.D. : Ce dynamisme se retrouve dans l'ensemble des aspects de communication entrepris cette année. L'ordre se doit d'aller vers les confrères. On ne peut fédérer l'ensemble du barreau si on ne va pas vers eux. Il faut qu'ils ressentent que le barreau est à leurs côtés, à leur service. C'est pourquoi nous avons par exemple créé un nouveau site. C'est un outil indispensable pour les confrères (notamment grâce à un intranet fourni), qui nous permet aussi de s'ouvrir à d'autres acteurs de la société et du département.
Quelles sont vos ambitions lors de votre mandat de bâtonnier ?
C.B. : Je dois être un bâtonnier capable de susciter l'adhésion de l'ensemble de son barreau, de fédérer les énergies et les talents. Pour cela, je compte poursuivre certaines initiatives entreprises et conduire d'autres projets. Je veux réussir à mobiliser autour de nos valeurs de proximité et de compétence. C'est pourquoi je veux continuer à ouvrir notre barreau auprès de l'ensemble des Val-de-Marnais qui ont besoin des conseils des avocats. Cela passera notamment par l'organisation de journées thématiques sur des sujets qui concernent les avocats mais aussi les acteurs juridiques et économiques.
Pour réussir tout cela, vous pouvez compter sur des permanents de qualité.
V.D. : En effet, c'est l'ossature de l'ordre. C'est bien le personnel salarié de l'Ordre qui fait avancer la machine au jour le jour. Motivé et dévoué, le personnel est au service des confrères et du bâtonnier. Nous avons en plus la chance d'avoir un personnel fidèle puisque certains sont là depuis de nombreuses années maintenant. C'est un rouage essentiel.
C .B. : Je suis ravi de pouvoir compter sur le personnel de l'Ordre pour m'accompagner dans cette belle et exigeante mission. Avec les membres du conseil de l'Ordre, ce sont des acteurs essentiels pour aider le bâtonnier. Nous aurons peut-être chacun un temps d'adaptation mais je sais que je pourrai compter sur eux. Ce personnel fait un travail remarquable à tous points de vue et nous pouvons avoir confiance en eux.
V.D. : Le barreau du Val-de-Marne cultive depuis des années des valeurs de proximité et d'échanges. Cela est valable auprès des acteurs extérieurs mais aussi et surtout au sein du barreau. Et les permanents sont indispensables pour réussir à cultiver ces valeurs.