Entretien avec Joël Gayssot, fondateur de l’Agence de développement du Val-de-Marne
Après 10 ans de bons et loyaux services, Joël Gayssot a décidé de tenter une nouvelle aventure. L’occasion pour nous de revenir sur son travail au sein de l’Agence de développement et de parler des opportunités et qualités économiques d’un département aux portes de Paris.
Comment a commencé l’aventure de l’Agence ?
L’agence de développement du Val-de-Marne est l’une des dernières nées. L’objectif était de se rapprocher du monde économique et cela a été possible grâce à une volonté politique de l’ensemble des partis. Notre mission se définissait selon deux axes : la promotion de l’image économique du département et la prospection, c'est-à-dire inciter des entreprises à s’installer.
Dès le départ, nous avons voulu mettre en avant l’innovation, que ce soit en matière de propriété intellectuelle, propriété industrielle ou pour la recherche de dispositifs de financements français ou européens.
Quelles sont les particularités de cette agence de développement ?
Je dirais que c’est avant tout la capacité que nous avons de nous déployer à travers l’ensemble du territoire en alliant à la fois des réseaux publics et privés performants. En effet, en plus du soutien des collectivités, des chefs d’entreprises de grands groupes nous soutiennent. Deux tiers du Conseil d’orientation et de surveillance de l'Agence sont des dirigeants d'entreprises. Nous avons ainsi le président de Pernod Ricard, celui d’un des plus grands centres de recherches de l’Oréal ainsi que de Sanofi-Aventis… Ce sont eux qui orientent les activités de l’Agence et surveillent la bonne application.
Vous fonctionnez selon une culture du résultat très forte.
Tout à fait. Nous travaillons selon des objectifs précis sur chacun des projets. C’est grâce à ces indicateurs que nous pouvons améliorer nos résultats. Chaque année, nous envoyons pour cela un questionnaire de satisfaction aux entreprise qui a bénéficié de nos activités.
Quelles sont les cibles d’une agence de développement aux portes de Paris ?
Nous ne sommes pas dans la même catégorie que Paris mais nous avons des arguments à faire valoir. De par l’histoire des flux migratoires dans le département, mais aussi les destinations desservies par l’aéroport d’Orly, nous avons choisi certains pays prioritairement. Traditionnellement, nous travaillons donc avec des entreprises du sud de l’Europe : Italie, Portugal, Espagne (nous avons des salariés de ces nationalités en interne d’ailleurs).
Dernièrement, nous avons travaillé de manière expérimentale vers le marché chinois avec une belle réussite car après 3 ans de travail, une entreprise chinoise de pharmaceutique va s’installer à Villejuif.
En période de crise, votre travail ne consiste-t-il pas plutôt à un maintien du tissu économique plutôt qu’à un développement ?
Il est vrai que nous avons beaucoup de travail à faire auprès des entreprises déjà implantées. L’an dernier par exemple, nous avons eu pas moins de 471 rendez-vous individuel avec des chefs d’entreprises ou des directions. Cette proximité est essentielle pour contenter les sociétés qui cherchent des solutions à un problème précis qu’il soit économique ou immobilier par exemple. Ensuite, nous avons « la chance » d’avoir ciblé les entreprises de pays en crise économique lourde. Les entreprises qui y sont implantées cherchent de nouveaux débouchés pour leur produit et le Val de Marne fait partie de ces débouchés potentiels.
Vous quittez votre poste après 10 ans, le bilan est plutôt bon. Quels sont les projets d’avenir ?
Depuis 2009, l’Agence a trouvé son rythme de croisière mais dans ce domaine, il faut sans cesse innover car la concurrence est rude. L’objectif est de lancer la marque Paris-Val-de-Marne. A l’heure où l’on veut faire le Grand Paris, il nous semblait essentiel de jouer sur la reconnaissance internationale de la capitale. Nous avons d’ailleurs été choisis par la Société du Grand Paris pour accompagner les entreprises du Val-de-Marne, impactées par la construction du nouveau réseau, dans leur nécessaire relocalisation.