Ils auront été sacrément chanceux, les étudiants de la faculté de droit de CRETEIL qui, pour le dernier des cours de droit constitutionnel que leur enseignent les professeurs Manon ALTWEGG-BOUSSAC et Pierre de MONTALIVET, auront pu entendre Madame Elisabeth BORNE, ancienne première Ministre, décliner pour eux, avec humilité mais pertinence, les grandeurs de notre constitution, ses faiblesses aussi lorsque la déraison de certains de nos politiques l’emporte sur la raison et son avenir…
Ils étaient tous là, avides de savoir (les questions fusaient) et vibrants d’enthousiasme, avec à leurs côtés, répondant à l’invitation du Doyen GAMET les chefs de notre juridictions et le bâtonnier MENESGUEN que, malheureusement empêché, notre Bâtonnier avait mandaté pour le représenter.
Un moment rare, un moment riche, que l’on doit bien sûr à l’« invitée » mais que l’on doit aussi et surtout à Monsieur le Doyen Laurent GAMET qui avec la détermination qui est la sienne depuis son installation a su rendre à la faculté ses couleurs et la porter vers le haut.
Ce fut une bien triste veille de week-end que celle-là puisque le Bâtonnier nous apprit successivement la disparition brutale de deux personnalités amies : celle de Maître Serge TACNET, membre du barreau depuis 1982, et celle de Monsieur Benoît DESCOUBES, 1er vice-Président du tribunal judiciaire de PARIS.
Maître TACNET était plus qu’un confrère, c’était un « frère ». C’est qu’il était de ceux qui avaient osé franchir le périphérique pour rejoindre un barreau encore tout jeune. Il en avait fait sa famille et a ainsi contribué, pendant plus de quatre décennies, à ce qu’il devienne un « grand barreau ».
Tous ceux d’entre nous qui ont eu le bonheur de l’approcher se souviendront de celui qui, un peu taisant, avec élégance et civilité, celle-ci teintée parfois d’un rien d’ironie mais sans vanité jamais, régnait en Prince aux audiences des saisies immobilières.
Le barreau n’oubliera pas davantage Monsieur Benoît DESCOUBES, emporté brusquement lui aussi en cette veille de week-end. Nommé à PARIS en septembre 2022 après une passage à BOBIGNY le barreau se souvient avec nostalgie de son œuvre à CRETEIL en qualité de juge des enfants, puis de Président de la CIVI. Il se souvient aussi des regrets qu’avait causé son départ vers une autre juridiction et de la joie qu’avait suscité son retour, trop bref à ses yeux.
Si la magistrature perd l’un de ses meilleurs magistrats, le barreau pleure celui qu’il respectait infiniment certes pour sa compétence absolue mais aussi pour son honnêteté, son écoute, sa bienveillance et son humanité.
Aux familles de ces deux êtres d’exception, à leurs proches et à tous ceux que leur perte bouleverse, le barreau tient à exprimer ici ses condoléances émues.