Est-il besoin de le dire, le domaine de prédilection de ce mode alternatif de règlement des différents qu’est la médiation est indiscutablement la matière familiale.
Née aux Etats-Unis dans les années 70, ce ne sera pourtant qu’au début des années 2000 que la médiation familiale intégrera notre arsenal juridique; la loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale et celle du 26 mai 2004 réformant la procédure de divorce qui donneront naissance aux articles 373-2-10 et 255 du code civil permettront au juge de faciliter le recours à la médiation, soit en la proposant aux parties et en cas d’accord en désignant un médiateur pour y procéder, soit en leur enjoignant d’en rencontrer un aux fins d’information.
Les deux décennies qui se sont écoulées conduisent toutefois à constater que, si l’offre de médiation est riche, elle est essentiellement constituée d’informations « descendantes » de la part de professionnels de la médiation vers les familles, sans véritable accompagnement à la parentalité. Faute de percevoir et de comprendre cette notion évidemment essentielle, les intéressés ne sont pas aptes à appréhender le conflit parental et ses conséquences.
C’est ce constat qui a conduit l’association ESPACE DROIT FAMILLE à mettre en place, avec le soutien des juges aux affaires familiales du tribunal judiciaire de CRETEIL et du barreau du VAL-DE-MARNE, les « ATELIERS DE LA COPARENTALITE », propres à permettre aux parents de se confronter à la coparentalité et d’en comprendre le sens et l’utilité dans l’intérêt de l’enfant.
Lieux neutres de parole, d’écoute et d’entraide, ces ateliers ont vocation à constituer de véritables « sas de décompression » ouvrant sur la mise en place de médiations réussies.
Une initiative à suivre donc… !
(Pour en savoir davantage, lire l’article à quatre mains de Madame Delphine THOUILLON, juge aux affaires familiales au tribunal judiciaire de CRETEIL et de Maître Claire ROZELLE, avocat au barreau du Val-de-Marne) : cliquez-ici pour télécharger l'article (PDF)
Echapper pour un temps, même éphémère, au bouillonnement du quotidien, se retrouver soi-même, goûter à la sérénité, laisser vagabonder sa pensée et nourrir (un peu) son esprit, c’est tout le mérite de la période estivale.
Certes elle touche à son terme mais profitons de ses derniers instants et remontons le temps pour aller à la rencontre d’un juge, un « petit juge », un « bon juge » comme le surnommait Georges CLEMENCEAU, le juge Paul MAGNAUD, Président du tribunal correctionnel de CHATEAU-THIERRY de 1882 à 1906 et qui est entré dans l’histoire le 4 mars 1898 :
A la barre : Louise MENARD, jeune femme démunie de vingt-deux ans, mère d’un petit garçon de deux ans.
L’objet du procès : le vol d’un pain dans la boulangerie de son cousin.
Elle explique qu’elle et son enfant n’ont plus mangé depuis plus de deux jours…
Le tribunal se retire pour délibérer et de retour relaxe la jeune femme au motif qu’ « il est regrettable que dans une société bien organisée, l’un de ses membres, surtout une mère de famille, puisse manquer de pain autrement que par sa faute ». Et voilà jetées les bases de l’ « état de nécessité » que l’on ne trouvera toutefois inscrite dans la loi qu’en 1994 ( !).
Il ne ménagera pourtant pas sa peine, le « bon juge ». En 1898, ce sera le jeune Lucien CHIABRANDO, accusé de vagabondage et de mendicité agressive qui sortira indemne de l’audience : « seuls les mendiants professionnels doivent être condamnés (…) CHIABRANDO n’est pas un délinquant, c’est un pauvre ».
Et d’autres suivront … C’est que pour le juge MAGNAUD, c’est au juge qu’il revient de donner à la loi sa portée mais aussi d’en fixer les limites. L’art de juger consiste donc à « définir jusqu’où on peut s’éloigner du texte de la loi lorsque celui-ci paraît inadapté aux circonstances ». MAGNAUD ajoute : « le juge peut, il doit interpréter humainement les inflexibles prescriptions de la loi ».
N’est-ce pas ainsi que l’on peut faire utilement évoluer le Droit ? « La loi est morte mais le juge lui est vivant » disait Anatole France. On dira plus volontiers : « la loi est morte mais tous les acteurs de justice, de quelque côté qu’ils soient de la barre, sont vivants » ! A eux de contribuer à rendre notre Justice plus belle, plus noble et plus humaine…
(*) « PAUL MAGNAUD, LE BON JUGE DE CHATEAU-THIERRY », Mohamed SADOUN.
Préface de Henri LECLERC. Editions RIVENEUVE.
Parce qu’elle a à cœur d’être désormais l’école de tous les barreaux du ressort de la Cour et non comme pendant trop longtemps celle du seul barreau de PARIS, l’EFB a mis en place en partenariat avec eux et pour leurs avocats un programme de formations dédiées en adéquation avec leur pratique professionnelle les mercredi 29 septembre et jeudi 30 septembre prochains.
Pour cette deuxième édition ce seront 48 heures de formation à distance qui seront offertes aux avocats dans le cadre d’ateliers proposés par les barreaux et conçus et animés par leurs représentants (*)
Le barreau du Val-de-Marne ne sera pas en reste et des grâces soient ici rendues à nos confrères Emmanuelle DEBRENNE, Julie GIORNO, Laetitia WADIOU, Françoise KALTENBACH et Virginie SCWARCZ qui ont accepté de prendre en charge deux ateliers, le premier consacré à l’actualité de la procédure administrative, le second relatif aux modes amiables.
Alors à vos agendas et belle et bonne rentrée à tous !
(*le programme de ces journées sera diffusé prochainement.)
C’est à quoi nous sommes invités au Palais de Justice de CRETEIL du 29 octobre 2021 au 10 novembre 2021.
Au printemps 2019, à l’initiative de notre confrère Arnaud RICHARD, membre du conseil de l’Ordre et de Madame Mylène MINATCHY, gardienne de la paix, les professionnels de la Justice étaient appelés à exposer leurs tableaux, sculptures, dessins, photos et autres œuvres pour « tenter d’éclaircir ce mystère qu’est le monde judiciaire ». ils ont répondu , plus nombreux qu’on aurait pu l’imaginer, et l’exposition a réjoui plus d’un visiteur.
Des jours plus heureux s’annonçant, voici que nos initiateurs réitèrent et lance un appel à projets artistiques. C’est qu’ils entendent nous régaler d’une nouvelle exposition qui se tiendra comme la précédente au Palais de Justice sur le thème : « l’univers de la Justice à travers l’art ».
Magistrats, greffiers, personnels pénitentiaires, avocats, vous qui prononcez des peines, vous dont la tâche de les appliquer, vous qui avez le devoir d’aider nos frères humains et de porter leur parole, « l’art n’explique pas, il exprime par touches le silence du ressenti » (*) ; alors de grâce, déployez vos talents et offrez-nous en cadeau votre regard intérieur !
(*) Kheira CHAKOR.
(voir l’appel à projet)